« Le Yoga est la faculté d’orienter et de focaliser l’activité mentale » afin que « l’Etre profond » (le témoin, le vrai Soi) s’établisse dans la réalité. « Sinon, il y a identification avec l’activité mentale ». Dans ce cas, cela engendre la confusion entre le relatif et l’absolu, le temporaire et le permanent, l’angoisse et le plaisir d’exister [Yoga-Sûtras – Aphorismes 2, 3 et 4 du 1er chapitre].
Le Yoga tire sa noblesse de la noblesse du Corps qui est infiniment plus que notre intellect ne se l’imagine. Ce corps est le point de rencontre de tous les plans d’existence de l’être humain. Un corps humain, c’est de la matière transmuée, rendue vivante, pénétrée d’absolu.
La pratique du Hatha Yoga imprègne notre Corps de conscience ; en la maîtrisant, en faisant l’expérience totale de sa vie, nous accomplissons un moment crucial de notre destinée. C’est dans cet esprit que le Hatha Yoga doit se pratiquer.
Ainsi une séance de postures, au lieu de n’être qu’une séance de super-gymnastique, devient le moment sacré où le Yogi communie avec son corps, c’est le moment ou l’intellect, au lieu d’asservir le corps à ses fins, se met à son service et s’intègre à lui. Notre corps est intelligent, même dans ses plus humbles fonctions organiques, que nous avons souvent tendance à considérer comme viles. Au contraire de notre intelligence ordinaire, verbale, discursive, celle du corps est infaillible, sa science est infuse, elle est de loin supérieure à notre intellect dont nous sommes cependant si fiers.
La pratique du Hatha Yoga doit nous donner les moyens de rendre le corps parfait, dans la mesure du possible.
Pascal DRUI