Une pratique régulière des postures de Yoga permet d'assouplir le corps, mais il y a des risques. Certaines personnes peuvent sans doute pratiquer toutes les postures ou du moins un grand nombre d'entre elles sans connaître ni leur corps ni ses limitations, et ces personnes finissent un jour par avoir besoin d'aide pour traiter les blessures qu'elles s'infligent à elles-mêmes à cause de leur enthousiasme mal guidé. On risque d'avoir, par exemple, un pincement vertébral si on pratique des extensions poussées sans préparation et sans compensation adéquate (contre-pose).
Sri T.K.V. DESIKACHAR relatait lors d’entretiens la situation d’une de ses élèves capable de pratiquer de nombreuses postures et qui avait été bien étonnée de son incapacité à tenir la mahâ mudrâ pendant 8 respirations ! Sa souplesse était telle qu’elle se croyait tout permis avec son corps ! Mais la mahâ mudrâ exige davantage du corps que seulement de la souplesse. Il faut pouvoir la tenir, mais aussi respirer profondément.
Qu’elle que soit l’activité dans le Yoga, il faut rester tout le temps attentif à ce que l’on fait. Le Yoga, contrairement à la danse, à la gymnastique et au mime, n’est pas l’expression d’une forme destinée à être regardée par autrui, on le pratique pour soi-même, on est à la fois l’observateur et l’observé. On observe sa propre posture. Cela devient évident dans un cours de groupe où chaque participant est tellement absorbé dans son souffle, dans l’intériorisation de son mouvement et dans sa flexibilité qu’il n’est pas conscient des autres. Aussi, s’il n’y a pas d’observation de soi, on peut difficilement qualifier sa pratique de Yoga.