Dans le yoga un malentendu tenace concernant la souplesse subsiste tant auprès des adeptes qu’auprès des non-initiés. En effet, on voit dans le yoga surtout les postures, souvent considérées comme d’inhabituelles contorsions du corps et dont les variantes sont de plus en plus difficiles.
Certes, la souplesse apparaît quand le professeur montre une posture et réjouit l’adepte lui-même : « j’ai réussi à toucher mes orteils, à poser mes genoux… ». Mais ce n’est là qu’une infime partie visible de l’iceberg nommé yoga. Il ne s’agit pas, en effet, de se focaliser uniquement sur cette souplesse et négliger son pendant indispensable, la musculation.
Un yoga qui se limiterait à la souplesse et à la relaxation ferait de curieux individus hyperlaxes, ramollis et sans tonus. C’est pourquoi le couple souplesse-relaxation doit être équilibré par celui tout aussi important dynamisation-musculation.
L’homme naturel est souple alors que celui civilisé perd cette souplesse par manque d’exercice, une alimentation inadéquate et surabondante, des tensions psychiques, cet ensemble se répercutant sur le physique.
La souplesse est indispensable au corps humain pour permettre la libre circulation du sang et l’activer par les étirements et les compressions, les postures purgent les muscles et les organes du sang qui peut y stagner ; pour stimuler les organes profonds ; pour permettre la libre circulation de l’influx nerveux, du prâna et des énergies subtiles dans le corps en débloquant essentiellement les trous de conjugaison des vertèbres ; pour ouvrir le gril costal, assouplir la cage thoracique, redresser les dos voûtés et dégager les clavicules ; pour assouplir le mental, la liaison physique-mental jouant dans les deux sens.
En fait, la souplesse vient de la pratique des âsanas et devrait rester un objectif très accessoire.
Selon Patanjali, une âsana est une position que l’on tient immobile, longtemps, sans fatigue et relaxé (sous-entendu sans effort).
Les âsanas sont une succession d’attitudes prises lentement, concentré, relaxé visant à rendre le corps sain. Elles sont un outil de prise de conscience du corps, de ses limites ce qui permet à l’individu de mieux se situer dans son environnement physique, social et psychologique. Enfin elles sont une préparation à la méditation par la concentration sur le corps ou sur la respiration.
Et c’est parce que l’on tient les postures à l’aise, heureux et détendu que, peu à peu, les limites reculent et que l’on s’assoupli sans même le chercher délibérément. Ainsi la souplesse est une conséquence de la pratique, et non un but.
Manquer de souplesse constitue une excellente raison pour commencer la pratique du Yoga et découvrir cette discipline qui contribuera à votre bien être.