Le yoga diffère fondamentalement de toute activité corporelle ordinaire. Que l’on marche, que l’on nage ou que l’on joue au tennis, toutes ces activités mettent en action des muscles volontaires ou muscles striés, que sont les muscles de la vie de relation, et uniquement ceux-ci. Quel que soit le mouvement que l’on effectue, on mobilise des parties du squelette et il n’y a jamais que des muscles qui se contractent et se relaxent.
Les âsanas, au contraire, visent à étirer des groupes musculaires, ce qui conduit à dépasser délibérément et systématiquement leur limite d’élasticité normale, ceci afin d’assurer la mobilité et la liberté aussi complète que possible d’un maximum d’articulations, cela en vertu du principe yogique que toute limitation de la mobilité articulaire entraîne une réduction de la circulation du prâna, c’est-à-dire de la force vitale subtile.
Une autre différence, que je ne manque pas de souligner, c’est que les âsanas requièrent, pour être efficace, que l’on s’immobilise pendant un temps plus ou moins long. Nous savons que cette immobilité est la condition sine qua none pour baigner le domaine musculaire et agir ainsi directement sur le système nerveux autonome, les viscères et les glandes endocrines.
Cela signifie que l’activité corporelle normale, que ce soit au travail, dans son quotidien ou en faisant du sport, est fondamentalement différente de la pratique du yoga. Le yoga apporte des résultats tout à fait différents de ceux que procure la pratique d’un sport ou autre exercice physique.
Pour la santé, la pratique du yoga, est nécessaire et suffisante. Néanmoins, si on dispose du temps nécessaire, l’exercice corporel, même intensif, complète fort bien la pratique du yoga.
Et si l’on manque de temps pour son yoga, cinq minutes de pratique de Suryanamaskar, au rythme de 20 secondes par Salutation, soit une quinzaine, apporte la dose minimum indispensable d’activité corporelle quotidienne pour entretenir la musculature en bon état, mettre en action un maximum d’articulations, ventiler les poumons, le tout en parfaite symétrie.